09/11/2008
Marguerite Bellanger "Confessions"
Confessions de Margueritte Belanger. Frontispice de l'édition de 1866. © Collection L. D
"La prostitution insoumise, — hélas, j'en parle peut-être maintenant, comme un diable qui se serait fait ermite, — encombrait les boulevards, les Champs-Elysées, le bois de Boulogne. Elle remplissait les théâtres, non seulement dans les loges, mais plus encore les planches, où elle payait pour se montrer. C'était une table de vente, un marché de chair humaine plus ou moins frelatée. Allons ! Au plus offrant et dernier enchérisseur ? — Messieurs, faites vos prix. — Et pour nous couvrir d’or, car je ne veux pas me séparer du troupeau dont alors j’étais une brebis des non moins cotées, les fils volaient les pères, se ruinaient chez les usuriers, les caissiers dévalisaient leur caisse…"
Marguerite Bellanger. Confessions de Marguerite Bellanger. 1882
Une querelle dans le ménage : l'empereur Napoléon III et son épouse Eugénie à propos d'une lettre de Marguerite Bellanger. Courboeuf éditeur. Collection L. D.
03/11/2008
Tant que les parisiens s'amusent
Eugènie, des Délassements-Comiques. Photographie Vaury, vers 1865. © Collection L. D
"Le public ne cherche plus dans les livres ou les journaux qu’une lecture passagère, dont il jouit au dessert, entre la poire et le fromage — Plus il y a d’épices dans sa lecture, mieux elle lui va. Les Mémoires de Rigolboche sont, à ce point de vue une œuvre de génie — Pour le bon bourgeois d’aujourd'hui, quelle aubaine que la biographie scandaleuse, les secrets de coulisse, les petits cancans et les petits mystères de ces dames ! — Au sortir de sa lecture il n’a qu’à passer au théâtre des Délassements-Comiques, — (prononcez Délass'-Com' — ) ou au Casino-Cadet — et il y trouvera en chair et en os, les héroïnes du petit livre. Avec un rien, pourvu que ce rien soit un gros scandale, on s’empare de son public. C’est au théâtre surtout, ainsi que nous le verrons dans le prochain chapitre, que le scandale s’étale et triomphe. — Il est défendu d’y faire des allusions politiques, mais en revanche on est coulant sur la légèreté des costumes et la transparence des calembours. Tant que les Parisiens s’amusent, le gouvernement peut dormir sur les deux oreilles…"
William Reymond. Études sur la littérature du Second Empire français depuis le coup d'état du deux décembre. 1861
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