22/09/2008

Eugénie Doche


Eugénie Doche. Photographie A.A.E. Disdéri, vers 1860. © Collection L. D

"Avant de jouer La Dame aux camélias, Mme Doche consulta M. Dumas fils sur les costumes qu'elle devait adopter dans ce rôle ; elle lui disait : — Vous comprenez mon embarras ; moi, je ne sais pas comment s'habillent ces femmes-là — Mon Dieu ! répondit M. Alexandre Dumas fils, ne vous donnez pas tant de souci ; habillez-vous comme vous vous habillez d'habitude..."

P.-J. Martin. L'esprit de tout le monde, recueilli et mis en ordre. 1859

03/09/2008

Céleste Mogador


Céleste Mogador. Photographie anonyme, vers 1865. © Collection Jean Pierre Faur

"Tous ces lecteurs, qui composent la majorité du public, trouvent très naturel que Céleste Mogador et Lola Montés publient leurs confidences et mettent leur vie par écrit. Tous ces lecteurs se pâment d'aise à la seule annonce des Mémoires de Rigolboche, une des célébrités du pied-levé, avec une vue photographiée de l'auteur, sous seize aspects différents.
Et tout cela, en effet, est dans l'ordre. Il est dans l'ordre que le scandale engendre le scandale, que la corruption sociale engendre la corruption littéraire, et que les mauvais livres naissent, comme des moucherons, des mauvaises mœurs. Il est dans l'ordre qu'en fait de révélations et d'anecdotes, le public exige d'autant plus qu'on lui a donné davantage. — C'est surtout de l'appétit des grivois qu'on peut dire qu'il vient en mangeant. C'est ainsi que la littérature du ventre est en train de succéder à la littérature du cœur, et le roman photographie au roman biographie..."

Mathurin Lescure. Eux et elles histoire d'un scandale. 1861

01/09/2008

Alice la provencale


Alice la provencale. Photographie Pierre Petit, vers 1860. © Collection L. D

"C'est une ancienne danseuse des bals publics. En 1862, elle fréquentait journellement une table d'hôte sise rue Grange Batelière n°4, et couchait presque chaque soir dans ladite maison avec un nommé Paul Wanhossen, un escroc qui depuis a été condamné par contumace. Il profitait de toutes les orgies que faisait Alice, et celle-ci qui a la réputation d'une tribade, se fait une gloire d'afficher tous ses vices... Elle possède beaucoup de diamants qu'elle porte jusqu'à ses jarretières, quand ils ne sont pas au mont-de-piété…"
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Registre BB1 de la préfecture de police de Paris. Fiche 359. 1873

Hortense Schneider


Hortense Schneider. Photographie A.A.E Disdéri, vers 1860. © Collection L. D

"Elle est arrivée à Paris avec des sabots et une robe de toile ; ce sont les femmes Martin et Desfontaines qui l'ont lancée, et lui ont fait connaître ses premiers amants. Elle a débuté au théâtre du Palais-Royal où elle a eu beaucoup de succès, puis elle n'a pas tardé à faire la connaissance du duc de Grammont-Caderousse, qui en est devenu fou amoureux, il a fait d'énormes dépenses pour elle, en un mot il s'est presque ruiné et a été interdit, mais cette mesure ne l'a pas empêché de continuer à s'endetter pour sa maîtresse. … M. Georges André disait il y a quelques jours à des amis que son oncle, le général Hartung, avait conduit le shah de Perse chez elle…"

Registre BB1 de la préfecture de police de Paris. Fiche 385. 1873

Marguerite Bellanger


Margueritte Bellanger. Photographie A.A.E. Disdéri, vers 1860. © Collection Sirot-Angel

"À une petite table de la mienne, deux spectateurs causent avec animation en se montrant une dame, fort élégante, assise à quelques rangs plus bas, et j'écoute, très intéressé, leur papotage :— Je vous dis que c'est elle ! — Allons donc ! — J'en suis certain, c'est Marguerite Bellanger. — L'ancienne de Napoléon III ? — Elle-même. Celle qui avait nom Jeanne Leboeuf, le changea pour un autre plus gracieux, se fit écuyère dans un cirque de province et qu'à Paris, Meilhac et Halévy firent entrer un petit théâtre de La Tour d'Auvergne. — Où les spectateurs l'emboîtèrent malgré sa joliesse ?— Et d'où elle quitta la scène en criant : zut ! au public. Puis qui trouva le moyen de se faire remarquer par l'Empereur et de devenir sa maîtresse. — Mais on la disait partie à l'étranger, après 1870 ? — Oui, en Angleterre où elle séduisit un lord qui l'épousa. — Et…? — Et, elle a lâché le mylord qui avait cessé de plaire pour revenir sur le terrain de ses anciens exploits — Ah ! Alors à présent…"
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Paulus. Mémoires. 1908

Augustine Brohan


Lettre autographe avec signature. © Collection L. D

Cher ami, J’étais hautement touchée de l’intention hier, aujourd’hui, je suis émerveillée du cadeau. Vous ne saurez croire combien je vous ai de reconnaissance pour le soin que vous prenez de mon amour propre. Je ne vous en aime pas plus, mais je vous en aime mieux. A vous de coeur. Brohan