Margueritte Bellanger. Photographie A.A.E. Disdéri, vers 1860. © Collection Sirot-Angel
"À une petite table de la mienne, deux spectateurs causent avec animation en se montrant une dame, fort élégante, assise à quelques rangs plus bas, et j'écoute, très intéressé, leur papotage :— Je vous dis que c'est elle ! — Allons donc ! — J'en suis certain, c'est Marguerite Bellanger. — L'ancienne de Napoléon III ? — Elle-même. Celle qui avait nom Jeanne Leboeuf, le changea pour un autre plus gracieux, se fit écuyère dans un cirque de province et qu'à Paris, Meilhac et Halévy firent entrer un petit théâtre de La Tour d'Auvergne. — Où les spectateurs l'emboîtèrent malgré sa joliesse ?— Et d'où elle quitta la scène en criant : zut ! au public. Puis qui trouva le moyen de se faire remarquer par l'Empereur et de devenir sa maîtresse. — Mais on la disait partie à l'étranger, après 1870 ? — Oui, en Angleterre où elle séduisit un lord qui l'épousa. — Et…? — Et, elle a lâché le mylord qui avait cessé de plaire pour revenir sur le terrain de ses anciens exploits — Ah ! Alors à présent…"
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Paulus. Mémoires. 1908